mercredi 26 janvier 2011

Démontrer l'enjeux de la liberté d'expression à travers des exemples;

Journaux

Libération publie des réflexions de plusieurs dessinateurs du journal, en réaction à cette affaire :

Charb :
« J'ai vu les dessins, c'est énormément de bruit pour pas grand-chose. En France, je parle pour Charlie, on a publié des représentations du prophète qui étaient beaucoup plus choquantes que ce qui a été publié au Danemark. Une fois, une association musulmane très minoritaire et plutôt discrète a intenté un procès à Charlie parce qu'un dessin avait mis en scène le prophète. Ils sont allés en justice, ils ont perdu. À Charlie, avant qu'on soit embêtés par les musulmans intégristes, on a eu affaire à l'extrême droite catholique. Ça s'est terminé normalement devant les tribunaux, ils ont perdu et voilà. Ils attaquent pour tester en espérant gagner et que la législation change. Les juifs, on doit constater qu'ils ne nous font pas chier. Dans Charlie, on traite surtout de l'Église catholique parce qu'elle est encore très majoritaire ».

Luz :
« En tant qu'athée, il est évident puisque l'on est dans un pays catholique que l'on va s'attaquer plutôt aux catholiques qu'aux musulmans, et plutôt au clergé, qui est le vrai représentant de cette aliénation, qu'à Dieu. Après, tout dépend du média qui porte le message. Quand c'est Charlie Hebdo, la critique ne porte pas sur les musulmans mais sur l'aliénation dans la foi ».

Jul :
« C'est beaucoup plus facile de faire des dessins violents sur les chrétiens que sur les autres religions. Sans doute parce qu'on est dans un pays catholique. On ne peut pas taper sur une religion minoritaire comme on tape sur une religion majoritaire. Si l'hystérie provoquée par ces dessins est aussi forte, c'est aussi parce qu'il y a un racisme antiarabe et antimusulman en Europe. Mais je trouve totalement anormal que cette affaire ne se soit pas simplement réglée devant les tribunaux »



D'autres intellectuels comme le philosophe Michel Smadja dans le même journal, qui loue le travail de Charlie Hebdo, écrit à ce propos : « comment se fait-il que Charlie Hebdo et ses collaborateurs (dont Caroline Fourest) semblent un vivier d'intelligence du monde et d'honnêteté bien plus crédible que certaines unités du CNRS ? Peut-être parce que, dans la rédaction de ce journal satirique, on a conservé l'idée qu'être de gauche n'est pas une simple posture sociale, mais plutôt, avant toute prise de position, l'exigence de la lucidité »


Pour la radio; l'enjeux de la liberté d'expression a travers l'exemple "  Guillon"   



         Nous avons décidé d'analyser un des enjeux de l'affaire Guillon ; la liberté d'expression. Pour cela nous nous appuyons sur une étude de Jean Marc Moura, professeur a l'université Paris-Ouest, ainsi que sur une citation issue du livre* d'Arnaud Mercier, spécialiste dans la communication politique.

En effet J.M Moura mentionne qu' "  un Stéphane Guillon excelle à encourager ce rire de dépit. On conçoit que les hommes politiques soient enclins à contrôler ces comiques qui les attaquent là ou ils sont si vulnérables. Mais peuvent-ils prétendre fixer des limites au rire? A contrario, un chroniqueur comique peut-il tout se permettre? Peut-on rire de tout et par tout les moyen?"   Nous pouvons dire que dans la situation de Guillon, les limites du rire on été fixées, ce qui montre que dans notre démocratie, la liberté d'expression n'est pas totale. La question du rire et de ces limites se pose souvent, en effet lors du réquisitoire contre J.M Le Pen au tribunal des flagrants délires, Pierre Desproges s'interroge"   Peut-on rire de tout et avec tout le monde?"  .

D'autre part Moura explique que "  Le burlesque et la satire sont parfois tout ce qui reste à des gens confrontés à des difficultés quotidiennes qui constatent la distance des gouvernants à leur égard, la petitesse de leurs préoccupations leur intenable prétention à la grandeur."   Si S.Guillon faisait des chroniques satiriques aussi expressives, c'était sans doute pour essayer de faire réagir et de faire réfléchir les auditeurs sur certains faits. Au vue des résultats d'audimats nous pouvons penser que les auditeurs étaient plutôt satisfaits par la réflexion, et la liberté de pensée que suscitait les chroniques matinales de S.Guillon, laissant les auditeurs rirent et s'interroger sur les faits d'actualités en correspondance avec le pouvoir.

         Dans le cas de l'affaire Guillon, la satire proposée par ce dernier a peut-être effrayé le pouvoir par son efficacité. Le pouvoir n'a peut-être aucune envie de voir la satire évoluer en toute liberté, sans censure, ni limites et ni cadre de pensée en la laissant utiliser l'ensemble des limites que les dispositifs légaux lui assurent. Le risque serait pour le pouvoir de voir cette satire s'affermir au regard des citoyens. En effet, dans son livre Arnaud Mercier, aborde le fait que la satire puisse devenir "  un redoutable instrument de jugement social, de défoulement et d'agression... mais aussi parfois d'innovation, car en contestant on s'affirme et on s'oppose a des codes existants pour en proposer d'autres"  .
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* "   La communication politique"   D'Arnaud Mercier






Télévision



Nous allons maintenant faire l'analyse de L'affaire concernant Arlette Chabot et Nicolas Sarkozy.
Même si Arlette Chabot n'est pas une journaliste Satirique, ce qui lui est arrivé aurait pu arriver à n'importe quel journaliste satirique de France télévision. En effet Arlette Chabot , c'est fait évincer de la direction des programmes de France 2 à cause d'une altercation avec le président de la République.
Rémy Pflimlin, qui fut celui qui retirait ses fonctions à Arlette Chabot, affirme pourtant ne pas avoir reçu d'ordre du président. Pourtant, Arlette Chabot était bien tombé en disgrâce de l'Élysée. Emmanuel Berreta, journaliste pour " Lepoint .fr " : "Celle à qui le candidat Sarkozy avait fait la bise dans les coulisses du débat final face à Ségolène Royal n'était plus en odeur de sainteté "
Elle qui avait toujours été du côté de Nicolas Sarkozy, soutenant Balladur ( le candidat de Nicolas Sarkozy) contre Chirac lors des élections de 1995. Elle ne fut pourtant pas pénalisée par le nouveau président lors de la défaite de Balladur.
Une malencontreuse phrase dite au président Sarkozy lui valait-il donc une telle sanction?
Car même si la journaliste garde son émission intacte, son poste de directrice de l'information lui est retiré. C'est là la preuve que chaque gouvernement a son moyen de fonctionnement parti rapport aux médias.

Internet

De nombreux personnages se sont penchés sur la question de la démocratie électronique. En effet, certains sociologues des médias pensent que le développement d'Internet engendre la transparence du gouvernement vis à vs des français. Pourtant, dans son analyse du rôle et de l'influence de ce nouvel outil, le sociologue des médias au Centre de recherches Politiques de Sciences Po Thierry VEDEL affirme que " la consultation des sites politiques reste marginale ". Ainsi, même si la Toile offre un large choix de pages politiques, seuls quelques internautes interressés prennent le temps de les visiter. 
Bernard KOUCHNER, Ministre des affaires étrangères et européenne
En ce qui concerne la liberté d'expression et de communication, le Ministre des Affaires étrangères et européennes Bernard KOUCHNER explique qu'Internet en marque la " révolution ". Pourtant, il tempère sa déclaration : " Les technologies modernes apportent le meilleur et le pire ". En effet, d'après lui, le net est un " outil formidable de mis à bas des murs et des frontières qui enferment " . Puis il continu : " Pour les peuples opprimés, privés du droit de s'exprimer et de décider de leur avenir, Internet apparait comme un atout inespéré ". Pour lui, le web doit donc être le moyen de prendre la parole. Cependant, il a conscience des dérives possibles sur la Toile. Il admet aussi que la censure sur Internet est bien présente. Ainsi, Bernard KOUCHNER déclare que " le nombre de pays qui pratiquent la censure sur Internet, qui surveillent et punissent les internautes pour délits d'opinion, progresse à un rythme inquiètant " . Le ministre ne cache donc pas que les gouvernements récupèrent des informations par Internet sur leurs citoyens utilisateurs pour ensuite les exploiter. Mais la France ? On remarque en effet que Bernard KOUCHNER ne cite jamais le pays. Pourtant, on ressent une évocation implicite dans cet déclaration.


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